Mars
2014 - France
Au
moment où l'horloge de mon ordinateur révéla les chiffres de la
libération, je sentis le soulagement m'envahir. Sans perdre une
minute, je coupai la machine, puis me levai en quatrième vitesse
avant de croiser l'un de mes chefs de projet. Je n'avais aucune envie
de faire des heures supplémentaires à travailler sur un module de
paiement pour les beaux yeux d'un client jamais content.
Enfin,
la journée était terminée. Je pouvais quitter cet endroit maudit à
bord de ma petite voiture et retrouver ma campagne perdue. La
tranquillité m'ouvrirait ces bras pour une soirée où je me
prélasserai dans un bain chaud avec de la musique classique. Bien
sûr, il me faudrait repartir au travail dès le lendemain, mais je
ne voulais pas y penser.
Par
chance, ma sortie se fit sans encombre. En quelques minutes, je
réussis à me retrouver derrière le volant de ma voiture. Il ne me
restait plus qu'à démarrer... ce qui je fis très vite lorsque je
pris conscience de la présence d'un de mes patrons sur le parking.
Il courrait vers moi avec une clé USB à la main.
Mauvais
signe.
Je
démarrai en trombe, manquant de le renverser par la même occasion.
Il me fit de grands signes. Je fis comme si je ne le voyais pas.
Demain, j'aurais droit à un sermon sur le fait que je devais soigner
ma vue car cela devenait vraiment inquiétant. Je le remercierai
d'être aussi peu vif d'esprit, mais surtout d'être toujours le
messager chargé de me courser sur le parking. Si ça avait été
l'autre, je n'aurais même pas osé le fuir.
En
tout cas, j'étais libre. Je lançai la radio, puis me mit à chanter
ma joie sur une chanson délicieusement girly. Mon plaisir dura
plusieurs minutes jusqu'à ce que mon GPS se déclenche brutalement
sans prévenir. Il commença à m'énoncer des directions dans un
parlé désespérément laconique, qui m'empêchait de prendre mon
pied.
Agacé,
je décidai de le couper, mais mes efforts se conclurent par un
cuisant échec. Il s'était bloqué comme cela lui arrivait souvent
depuis quelques temps. Je devais en racheter un autre, mais j'étais
tentée de tester celui de mon téléphone portable. D'ailleurs ce
dernier prit la décision d'intervenir pour compliquer une situation
bien agaçante. La sonnerie me dévoila un appel du travail, ce qui
m'énerva un peu plus...
Et
le drame eut lieu. Alors que mon regard se reposait sur la route, je
vis ce camion face à moi. Je n'eus pas le temps de réfléchir. Je
mis un coup de volant brutal qui m'envoya droit sur les platanes,
longeant cette route maudite.
Et
je perdis connaissance dans un flot de lumière arc-en-ciel.
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J'ai cru que "A l'ombre des platanes en fleur" s'avérait être l'autobiographie de Seja ! C'est ce que j'ai presque pensé en lisant cette petite galère de fin de journée de boulot... ! :D
RépondreSupprimerMais sérieusement, revenons-en aux platanes ! Le GPS et le téléphone portable ont provoqué cet accident, moi je dis ! Fichues technologies... Puis, la clé USB n'est pas sympa de courser les gens après qu'ils aient fini de bosser...
Un prologue bien accrocheur qui m'a donné envie de lire la suite ! L'utilisation de la première personne est une bonne idée et je sens une pointe d'humour dans cet écrit !
Je reviendrais ! :D